vendredi 28 novembre 2014

Lâcher prise

Ça été une semaine chargée d'émotions où nous avons dû nous rendre à l'évidence que nous n'aurions pas encore notre jugement.  Oui il y a un tribunal de décongestion qui a été mis sur pied pour les familles en attente, mais notre dossier était déjà accepté par le juge cela fait en sorte qu'il a été impossible de le ressortir de la cour.  Donc notre seule issue est que la grève se règle.  C'est difficile, car on essaie de contrôler une situation dont on ne peut nullement avoir le contrôle.  Lundi et mardi ont été des journées plus difficiles (surtout que nos billets de retour étaient pour mardi), mais nous avons décidé de lâcher prise et de simplement voir le côté positif des choses!  Ça va beaucoup mieux depuis ce temps, nous n'avons plus d'attentes donc nous ne sommes plus déçus ou surpris.
La vie pour les Colombiens est très difficile et nous en goûtons une partie, nous la vivons c'est bien, car ça nous rend fort et ça nous fait apprécier notre confort nord-américain.  Plusieurs voyages m'ont permis de me dépasser, c'est un autre dépassement que nous avons à vivre.  En plus, nous avons la chance de le vivre dans le pays de nos enfants donc d'encore mieux comprendre la vie des gens d'ici.  Je ne veux pas être fâchée, ni amère, car ça ne changerait rien, je pourrai simplement mieux expliquer à mes enfants la situation difficile des gens de leur pays.
J'ai lu un livre qui parle d'un voyage dans les Andes et j'aime bien la citation de l'auteur à la fin du livre qui est la suivante:  " Le voyage n'est rien d'autre que la vie qui se poursuit.  On y est aux prises avec sa médiocrité, ses peurs, ses limites.  Il n'apporte rien de plus que ce que l'on est capable de donner, de recevoir, de comprendre.  Ce qui mène à la sagesse, c'est la confrontation avec la difficulté qu'elle soit physique ou psychologique et une fois l'épreuve dépassée, digérée elle permet de relativiser les soucis de moindre importance."
Donc nous sommes positifs et nous passons de beaux moments en Colombie!!!

Voici une petite vidéo pour vous montrer nos petites athlètes au parc:
http://youtu.be/etreiDjvIx0

Voici une deuxième vidéo pour vous montrer notre petit bonheur qui rit toujours:
http://youtu.be/I58hY7jP468
Les décorations sont impressionnantes!



Madame toutou
 (et oui les fleurs derrière sont bien 14 900,
la vie est chère en Colombie!)

Les centres commerciaux ont des jeux grandioses

Trouvez Mariposa?



mercredi 26 novembre 2014

Feliz cumpleanos Nathaniel!

Un an aujourd'hui, nous n'avons pas pu
lui faire couper les cheveux, mais il a reçu du gel!
 Wow beau bonhomme!
Wow notre beau garçon a aujourd'hui un an!!!  J'avoue que l'on pensait bien fêter cet événement au Québec, mais la vie en a décidé autrement...
Oui c'est un bel événement et nous sommes surtout bien contents d'être réunis tous les 4 pour fêter le premier anniversaire de notre beau garçon.  Nous nous sentons VRAIMENT privilégiés de pouvoir être avec lui aujourd'hui.  Nous avons eu une belle fête avec les deux merveilleuses familles québécoises ça été génial.  Merci de votre présence...
Petite anecdote lors de l'anniversaire de Mariposa (en octobre), j'avais commander des pizzas (oui oui au téléphone mon espagnol est vraiment assez bon pour ça!!!) et pour l'anniversaire de Nathaniel, nous avons décidé de faire la même chose.  J'ai donc rappelé au même endroit et en donnant le numéro de téléphone j'étais dans les fichiers (il m'appelait par mon nom!!!) et il pouvait même me dire ma dernière commande... Je crois que ça veut dire que ça fait bien longtemps que nous sommes ici...

En compagnie des amis

C'est l'anniversaire où nous pouvons
nous salir et manger du chocolat!


Le jeu préféré des filles au parc!

Le jeu préféré des garçons
Notre grande est devenue super bonne en coloriage.
  Maintenant non seulement
 elle sait ses couleurs, mais elle peut aussi les dire en espagnol! Que chevere!

Nous avons aussi appris à jouer au UNO, elle est super bonne!









































En cette journée particulière, nous avons une pensée bien spéciale pour la maman biologique de Nathaniel.  Elle doit penser à ce petit ange à qui elle a permis d'avoir une vie différente et meilleure que ce qu'elle pouvait lui offrir.  Nous tenons aujourd'hui à saluer son courage et sa force grâce auxquels elle nous a permis de devenir une famille merveilleuse!  En l'honneur de cette maman, je tiens à mettre le lien de la magnifique chanson Mademoiselle l'aventure de Francis Cabrel qu'il avait composé pour la mère biologique de sa fille adoptive.  Les paroles de cette chanson sont si touchantes qu'elles réussissent toujours à m'arracher quelques larmes, bonne écoute!
https://www.youtube.com/watch?v=8qTuD2GL6gw

dimanche 23 novembre 2014

L'attente

Nous sommes en attente depuis  le 9 octobre donc ça fait maintenant 7 semaines que nous attendons notre jugement.  Nous sommes en Colombie depuis le 23 septembre donc 9 semaines que nous sommes ici... Ouf!!!
C'est certain que c'est assez difficile, mais le plus difficile est surtout de ne pas savoir, de ne pas avoir de date de ne pas savoir quand nous allons partir.  Nos billets d'avion étaient pour le 25 novembre, nous étions loin de nous douter que nous ne prendrions pas l'avion cette journée, mais qu'en plus nous n'aurions même pas encore notre jugement.
Mais comme plusieurs me connaisse, je suis loin de rester dans de si sombres pensées et je suis plutôt le genre de personne à être éternellement positive...
 Cette attente, nous permet de lire les journaux et de constater à quel point il est difficile de vivre dans ce pays.  La réalité est tellement différente que notre réalité bien confortable de Nord-Américain.  Avec cette grève des fonctionnaires, nous réalisons que le gouvernement colombien a du pain sur planche et bien des choses à régler (entre cette grève, la lutte au FARC, les enlèvements fréquents, la répression politique, la violence ainsi que la délinquance).  Ici juste le fait de se présenter aux élections représente un danger pour sa vie!
Malgré tous ces problèmes sociaux, nous pouvons constater que le peuple colombien est un peuple courageux qui veut la justice pour tous, la paix et la démocratie.  Cette attente nous permet de le vivre et de le comprendre un peu malgré nous.
Nous réalisons encore plus à quel point nous sommes chanceux de vivre dans notre magnifique pays.  Et ce, malgré l'augmentation des coûts des garderies, les fusions des CS et toute autre politique d'austérité du gouvernement en place!
Nos autres points positifs sont:  nos deux rayons de soleil (Nathaniel et Mariposa) qui sont souriants dès le levé du soleil et ce, pour toute la journée, deux autres familles géniales qui nous accompagnent dans cette attente (ça fait du bien de les avoir avec nous), le beau soleil et la belle température que nous avons une bonne partie des journées,.....



Un de nos rayons de soleil sous son paragua!

On invente de nouveaux jeux lors de
nos nombreuses sorties au parc!

Au parque del chico, il y a un super autobus
deux étages avec un petit café à la mode British!
Absolument délicieux!

Notre petite hippie british!

J'adore me balancer!

C'est bon, même pour papa qui retrouve son coeur d'enfant!
Samedi soir nous avons marché dans les rues pour admirer les magnifiques lumières de Noël.  Malgré le temps doux c'était magique.  Dimanche cyclovia, il faisait un temps magnifique, nous avons marché avec les autres familles dans les rues de Bogotá.  Nous avons fait un pique-nique et nous nous sommes beaucoup amusés.
Nous recommençons une nouvelle semaine et nous nous croisons les doigts pour que ça soit la bonne.
Une merveilleuse grande soeur!

Jouer au parc le soir c'est génial

Les grandioses décorations de Noël

Devant un centre commercial

Dans le centre commercial,
bel aménagement pour les petits
(et les grands aussi je l'avoue)!

"Regarde maman, c'est Sven" (le renne de la Reine des neiges)

Notre petit poisson!





















mercredi 19 novembre 2014

L'attachement...

Qu'est-ce que l'attachement?
Selon Wikipédia: Le principe de base est qu'un jeune enfant a besoin, pour connaître un développement social et émotionnel normal, de développer une relation d'attachement avec au moins une personne qui prend soin de lui de façon cohérente et continue.

Cette relation se développe chez un enfant au cours des 12 premiers mois de sa vie, ses parents deviennent alors ses figures d'attachement significatives.
Chez l'enfant biologique la relation commence encore plus tôt dans le ventre de la mère.  L'attachement se développe au fil du temps en établissant avec l'enfant une routine stable et constante et en répondant de façon adéquate à ses besoins.  Le but est d'en arriver à  donner confiance et bâtir un attachement sécurisant chez cet enfant.
Chez l'enfant adopté, ce qui est difficile est que la relation d'attachement a été brisée une fois avec la mère biologique puis une autre fois avec la mère d'accueil et si l'enfant est plus vieux il est certain qu'il a vécu plusieurs situations où l'attachement qu'il avait avec une personne a été maintes fois brisée.  De plus, un enfant vivant en orphelinat n'a pas la chance de bâtir une vraie relation d'attachement avec UNE personne, mais il doit pour avoir de l'attention tendre les bras à toute personne prenant soin de lui et ce, peu importe de qui il s'agit.  On voit souvent des enfants adoptés qui tendent les bras à tout le monde et ce, pour avoir de l'attention et des soins.
 Même pour un enfant si jeune soit-il, la relation est à reconstruire lentement, il faut rebâtir la confiance qu'il peut avoir perdue et lui montrer qu'il est possible de s'attacher avec quelqu'un et que cette relation soit significative.  Il est difficile pour un enfant de construire plusieurs relations en même temps et il doit apprendre à faire confiance à ses parents tout d'abord et savoir qu'ils sont et seront toujours là pour lui.
Les parents adoptants ont de très grands défis à relever pour amener les enfants à développer une relation d'attachement sécurisant.  Il est important durant la première année particulièrement que les parents adoptants soient présents pour leur enfant (au coucher et au lever), leur donne les soins, une routine stable et soient des figures significatives.  C'est parfois difficile à comprendre pour l'entourage, mais c'est primordial à respecter pour l'avenir affectif des enfants adoptés.

Je tenais à joindre une  lettre écrite par une psychothérapeute, travailleuse sociale, auteure et maman de 3 enfants adoptés, bien connue dans le milieu de l'adoption internationale, Mme Johanne Lemieux. Dans cette lettre, elle parle au nom de son enfant adopté, comme si celui ci s'adressait à ses futurs proches.

Merci de prendre le temps de lire cette lettre, mais aussi de respecter nos demandes pour que Nathaniel s'épanouisse (comme Mariposa l'a fait)...

Bonjour .....

Comme vous vous en doutez bien, j’ai déjà à mon jeune âge tout un destin ! Si ma 
vie avait été facile et normale, je n’aurais pas eu besoin qu’on me trouve une nouvelle 
famille à l’autre bout du monde. C’est justement parce que j’ai déjà vécu de nombreuses 
épreuves que je souhaite que tout se passe le mieux possible lorsque je vais arriver dans 
la vie de mes nouveaux parents et dans votre vie à vous aussi.

Une chose est certaine : mes nouveaux parents auront besoin de vous avant, pendant 
et après mon arrivée, car c’est un rôle nouveau et exigeant qu’ils auront à apprendre. 
Moi, je vais avoir besoin de vous pour le reste de ma vie, mais pas pendant les premiers 
mois… Je sais, c’est étrange. Ce n’est pas tout à fait comme une naissance, une adoption. 

Voici pourquoi :

Dans le contexte d’une naissance, le bébé n’a pas encore vécu de mauvaises expériences. 
Il connaît sensoriellement sa maman biologique, puis il va découvrir son papa, puis vous, 
doucement, tranquillement, par étapes. Il ne vous viendrait pas à l’idée de vous imposer 
pour empêcher la maman de donner le sein ou de remplacer le papa pour toujours 
donner le biberon. Vous savez que, pendant les premiers mois, le bébé a surtout besoin 
des soins de ses deux parents pour s’attacher solidement à eux (...)


Pour toutes sortes de raisons complexes et qui ne sont pas de ma faute à moi, je n’ai pas 

eu cette chance de rester physiquement, sensoriellement, émotivement proche de ma 

maman et de mon papa. Ils ont disparu dans l’univers en me laissant en grand danger à 

cause du choc physique et émotif de leur disparition. Oui, mon petit corps se souvient 
d’avoir eu peur, d’avoir été triste au point de ne plus vouloir vivre… au point de penser que 

je devais être un mauvais bébé, un bébé avec peu de valeur ou d’importance pour qu’on 
arrête de me protéger ainsi. J’étais bien trop petit pour comprendre que c’est toujours 
des problèmes d’adulte qui causent des abandons, pas l’enfant lui-même. Quand je serai 
plus grand je vais pouvoir comprendre que ce n’est jamais, jamais la faute des bébés. 
Ce fut une grande épreuve, mais j’y ai survécu. Car oui, je suis un survivant. Vous savez, 
beaucoup de bébés humains se laissent mourir quand ils sont séparés de leur première maman. 
Pas moi ! Mais je ne savais pas que ce n’était pas encore fini…

Ensuite, j’ai dû aussi survivre pendant des mois (ou des années) dans des conditions de 
vie difficiles. Les nounous dans un orphelinat (ou la famille d’accueil) n’ont jamais pu me 
donner tous les soins dont j’avais besoin :

1. Je n'ai pas mangé lorsque moi j'avais faim. J'ai dû attendre beaucoup et longtemps le ventre vide. La qualité de la nourriture n'était pas non plus toujours au rendez vous. Ma santé en est donc fragilisée.

2. Je n'ai pas été changé lorsque moi j'avais souillé ma couche. J'ai dû attendre avec des brûlures aux fesses et beaucoup d'inconfort. Cela a stressé mon corps inutilement.

3. Je n'ai pas été bercé pour m'endormir et personne ne m'a chanté des chansons. J'ai dû me bercer moi-même ou m'endormir d'épuisement plutôt que paisiblement.

4. Je n'ai pas été caressé, complimenté, chatouillé, encouragé à parler, à bouger, à marcher. Ce qui fait que je me suis beaucoup ennuyé. Je suis resté seul dans ma couchette presque toute la journée. Mon cerveau n'a pas eu la nourriture sensorielle, affective et cognitive nécessaire pour que mes neurones se connectent rapidement. Mon cerveau a pris du retard sur son développement.

5. Je n'ai pas été soigné immédiatement lorsque j'avais des coliques, des douleurs, des infections, des éruptions cutanées, comme tous les petits bébés. J'ai dû me débrouiller tout seul, endurer en silence ou en pleurant jusqu'à épuisement ou jusqu'à ce que le sommeil me libère temporairement.

6. Comme personne ne m'a suffisamment protégé, j'ai sur-utilisé mes émotions de survie ( colère, tristesse, peur ) ce qui a nui au développement des autres fonctions de mon cerveau, les parties du cerveau qui existent pour apprendre que la vie est belle ( joie, désir, plaisir ) !

7. Je ne me suis pas senti compétent, car quand je pleurais personne ne répondait; quand je voulais avoir des interactions personne de s'occupait de moi. Je me sentais invisible. Mon estime de moi-même est donc fragile. Je ne suis pas certain d'avoir ma place dans l'univers.

8. Je n'ai pas développé mon langage car personne n'a pris le temps de me parler, de me montrer le nom des objets ou de refléter mes émotions en les nommant. 

9. Je n'ai pas été regardé dans les yeux avec amour, admiration, tendresse et fascination. Je n'ai donc pas appris à bien décoder les expressions des visages.

En écrivant tout cela, je ne veux absolument pas que vous ayez pitié de moi. Ce qui m’est 
arrivé est triste, injuste, mais je ne veux pas être vu comme une victime. Je veux être 
vu comme un survivant qui a plein de ressources. Je souhaite qu’on me regarde avec 
un regard de compassion pour tout le travail que j’aurai à faire pour reprendre mon 
développement et avoir enfin une vie heureuse. Je suis résilient, mais cela ne suffira pas. 
Je vais avoir besoin de mes parents et de vous. Je veux que vous deveniez mes tuteurs 
de résilience. Comme on met un tuteur à un tournesol pour qu’il pousse bien, vers le 
soleil. Pour que vous m’aidiez à pousser en beauté et en santé.

Votre compassion doit se porter surtout sur la réalité que je n’ai été précieux, important 
et unique pour personne jusqu’à maintenant… Ce sera la blessure la plus douloureuse 
dont j’aurai à guérir. Bien plus que la malnutrition, que la négligence. Je faisais partie d’un 
groupe d’enfant, je n’étais pas un individu unique. Il y avait trop de nounous différentes, 
trop de changements de personnes dans ma vie. Je ne me suis jamais senti spécial, 
beau, intéressant et aimable, puisque personne ne semblait aimer rester auprès de moi 
pour toujours. 

Plusieurs adultes ont pris soin de moi, mais sans qu’ils s’attachent à moi, et sans que 
je m’attache à eux. Vous devez savoir que l’attachement n’a rien à voir avec l’amour. 
L’attachement, c’est un lien fort, un lien permanent de sécurité, de confiance et de 
conviction, la conviction que je suis pour quelqu’un tellement spécial qu’il ne me quittera 
pas, et ce, pour toujours. Lorsqu’un enfant est en relation d’attachement sécurisé avec 
son parent, il sait, il sent que son parent ne l’abandonnera jamais, qu’il répondra toujours 
à ses besoins et qu’il le protégera toujours des dangers. Le sentiment d’amour, pour un 
enfant, arrive dans son cœur et dans son âme après l’attachement, comme on met une 
cerise sur un gâteau.

J’ai donc appris que j’étais petit, vulnérable, dépendant et que j’avais besoin d’un adulte 
pour survivre… de n’importe quel adulte. C’est pourquoi ce qui sera le plus difficile et le 
plus important pour tout mon avenir, c’est de réussir à faire confiance et à me sentir en 
sécurité avec mon nouveau papa et ma nouvelle maman. Le plus ardu sera de tisser un 
lien d’attachement solide, permanent, avec eux d’abord. Alors que tous les autres liens 
ont été faibles et/ou se sont coupés. Car tout mon être aura peur au début qu’eux aussi 
disparaissent ; qu’eux aussi ne décodent pas mes besoins et n’y répondent pas de façon 
rapide, chaleureuse, prévisible ; qu’eux aussi ne me voient pas comme spécial, unique, 
digne d’amour et d’investissement. Comment cela pourrait-il en être autrement ? Jusqu’à 
mon adoption, je n’aurai rien vécu d’autre ! J’ai appris avec courage à m’adapter, à 
m’ajuster, mais pas à m’attacher…

Cela prendra du temps pour que je puisse me rassurer, reprendre des forces, m’attacher, 
m’accrocher à eux. Il faudra que ce soit eux seuls qui répondent à tous mes besoins de 
survie, soit me faire manger et boire, me consoler et me soigner, pendant plusieurs 
mois avant que je comprenne que c’est vrai, possible, réel et merveilleux. Cette étape 
m’est nécessaire avant de comprendre que je peux vraiment compter sur eux et qu’ils 
semblent vraiment aimer s’occuper de moi. Car l’attachement se fait lorsqu’un enfant vit 
une détresse et que son parent apaise cette détresse. Cela doit se répéter des milliers 
de fois avant de s’imprimer dans notre cerveau pour toujours.

Une fois que je serai rassuré, une fois que j’aurai senti et vécu ces deux liens possibles, 
agréables, apaisants, je vais pouvoir confier ma vie, ma santé et ma sécurité à mes 
nouveaux parents. Je vais enfin être disponible pour créer d’autres liens avec vous...

Je vous assure que de respecter le cocon physique et affectif que papa et maman 
envelopperont autour de moi est la meilleure façon de m’accueillir et de commencer 
à m’aimer. Plus je vais être capable de fabriquer ce lien avec eux, plus je vais savoir 
comment le faire ensuite avec vous. Fabriquer 4, 5 ou 6 liens ensemble en même temps 
est au-dessus de mes forces. Cela me rendrait confus, car cela ressemblerait tellement à 
ce que j’ai vécu en pré-adoption, que je continuerais à avoir des relations superficielles, 
uniquement utilitaires pour le reste de ma vie.

Vous savez, pour grandir en beauté, en santé, pour apprendre à m’aimer moi-même, 
puis pour aimer la vie, je vais avoir besoin de vous et de toute la famille. Mais pas tout 
de suite, un peu plus tard, mais pour toujours.
Donnez-moi seulement le temps de réparer mes blessures d’attachement avec mes 
deux parents d’abord...

Je vous remercie déjà, car je sais que vous comprenez mieux maintenant....

mardi 18 novembre 2014

Museo Botero

Lundi c'était une journée fériée ici (encore, nous en avons eues beaucoup ici depuis le début de notre voyage).  Côté démarche rien ne se passait aujourd'hui comme c'était férié.
Donc, nous avons décidé d'aller marcher un peu dans le centre-ville (la Candeleria).  En fait nous nous y sommes rendus en Transmileno, nous sommes maintenant très bons pour nous débrouiller dans ce transport en commun.  Même Mariposa qui avait peur au début aime bien voyager de cette façon.
Au centre-ville, nous avons visité le musée Botero.  Fernando Botero est un peintre colombien originaire de la ville de Medellin.  Ses peintures ou sculptures sont caractérisées par l'obésité des personnages ou des choses (même les fruits sont plus gros).  Il est encore vivant et c'est rare que les peintres connaissent le succès de leur vivant.  Son musée est vraiment intéressant à visiter on peut y voir plusieurs de ses peintures et sculptures, mais aussi des peintures de d'autres artistes comme Klimt, Picasso, Monet, Dali, etc. L'entrée est gratuite et c'est M. Botero lui-même qui a fait cadeau de ses oeuvres au musée.  Ce fut une belle sortie culturelle...   Ensuite, petit dîner au Crêpes and Waffles où j'ai mangé une DÉLICIEUSE crêpe avec aubergines, tomates sèchées, tapenade d'olives et pesto avec une salade.  Wow vraiment bon!
Nous nous sommes baladé dans les rues où il y avait beaucoup d'animation... C'est vraiment intéressant de marcher dans ce quartier, on peut admirer les maisons coloniales et l'histoire de la ville de Bogotá.
Petite séance de brossage de dents le matin

Moi j'aime les musées!

Belle journée, notre petit coco riait toujours!

Un gros chat de Botéro!

Petit dîner au crêpes and waffles

Nous avons rencontré le chat botté

Cool les tuques

Même s'il ne pleuvait pas,
Mariposa était bien fière de se promener
 avec son nouveau parapluie de Minnie!



























dimanche 16 novembre 2014

Parque Jaime Duque

Vendredi 14 novembre, journée de mon anniversaire!  J'ai passé le plus merveilleux anniversaire dans mon pays d'adoption, avec mes trois amours ça été une super belle journée.  Nous avons eu une belle journée chaude et ensoleillée.  C'est drôle, habituellement lors de mon anniversaire on vit souvent la première chute de neige de l'hiver (je crois que cette belle neige est tombée au Québec)... Mais pas pour nous cette année!  Nous sommes allés souper dans un restaurant italien (pizza croûte mince aux tomates séchées avec un délicieux gélato pour dessert) et c'était vraiment délicioso!


Nos deux amours qui se lèvent tranquillement le matin,
c'est l'avantage de notre séjour ici!!!

Ils sont TOUJOURS  de bonne humeur!

Son dessert au restaurant et c'est elle qui l'avait décoré!!!
Samedi, magnifique journée sous le soleil et nous en avons profité pour aller au Parque Jaime Duque (en passant Jaime est un prénom très commun en espagnol et ça ne se prononce pas comme en français).  Du nom de son fondateur, ce parc est en fait un zoo, un parc d'amusement ainsi qu'une ouverture sur la culture (avec des monuments tel le Taj Mahal grandeur nature, le Kremlin, etc.).  Cet homme donnait beaucoup de son temps et investissait dans des institutions communautaires qui venaient en aide aux enfants et aux jeunes colombiens.  Avec ce parc qui était un rêve pour lui, il voulait permettre aux jeunes (et aux moins jeunes) de s'amuser d'une façon différente et de surtout s'ouvrir sur le monde.  Voici le site internet: http://www.parquejaimeduque.com/
D'ailleurs les profits du parc sont redistribués à des organismes communautaires venant en aide aux personnes dans le besoin, mais aussi à des organismes environnementaux visant la protection des animaux.  Nous sommes allés à ce parc en autobus, nous sommes rendus très bons pour nous diriger dans la ville et à l'extérieur grâce aux transports en commun.  Le Transmileno (genre de métro) nous a amené jusqu'au portal del norte où nous avons pris un bus (45 minutes avec le trafic) vers le parc pour 2$ par personne.  Nous y sommes allés avec deux autres familles québécoises qui sont ici avec nous.  Ça été une très belle journée dont voici les photos:


Dans les manèges!!!

Une petite photo de notre groupe!

Nos deux cocos sur un petit dinosaure

Dans la maison des miroirs



À bord d'un bateau qui nous raconte les mille et une nuits!

Au retour dans l'autobus, avec la belle Tatiana


Dimanche, belle journée de cyclovia.  Nous pouvons marcher dans les rues, nous sommes allés flâner à l'hacienda de Santa Barbara puis nous avons rejoint nos amis à leur appartement pour nous y baigner!!!  C'était en fait l'édifice dans lequel nous devions louer notre appartement au début de notre voyage.  La piscine est au 19e étage donc il y a une magnifique vue!  Merci pour cette belle activité.  Voici quelques photos avec nos magnifiques casques de bain...  Je tiens à vous mentionner que Mariposa et moi avons un casque de bain que nous avons acheté en Colombie en 2011.  Vous pouvez voir cette photo où elle avait l'air de Caliméro sur notre page du blog suivant: 
Vous pouvez voir que les petit Caliméro a bien grandi depuis 2011!

Nous avons deux petits poissons
La magnifique vue de la piscine!
Aujourd'hui, l'apprentissage du jour pour Nathaniel est le mot papa.  Il l'associe un peu à tout, mais de plus en plus à son papa...

jeudi 13 novembre 2014

Hommage à grand-maman Anida!

Lundi, nous sommes allé faire prendre la photo de Nathaniel pour son visa de facilitation... Si les juges ne sont pas prêts nous le sommes!!! Il a super bien fait ça.  Je dois dire que lorsque nous avions fait faire les photos pour Mariposa ainsi que celle de Nathaniel, les photographes les ont eues parfaites du premier coup!!!  Ils sont très bons et efficaces.
Ensuite, de retour à notre appartement, nous avons cuisiné de délicieux biscuits aux brisures de chocolat.
La cuisinière!

En écoutant un film, c'est réconfortant!

Mardi, nous nous sommes promenés vers le parc Virrey.  C'est un très joli parc fait en long, un oasis de verdure dans la ville.  Dans ce parc, il est même possible de louer des vélos gratuitement pour s'y promener, mais malheureusement pour nous aucun vélo n'est adapté pour les enfants.  Nous profitons vraiment de la température, le matin il fait très beau et chaud (20 à 25 degrés) et puis en après-midi, il y a bien souvent un orage comme nous sommes dans la saison des pluies.  Mariposa est vraiment belle à voir lorsqu'elle joue au parc, il n'est pas rare qu'elle se fasse une amie et c'est vraiment drôle de l'entendre parler en espagnol.  Elle compte maintenant jusqu'à 10, elle sait quelques couleurs et est capable de demander des choses en espagnol.  Wow c'est fou la rapidité avec laquelle elle apprend!
Nathaniel de son côté s'améliore aussi de jour en jour.  Non il ne parle pas encore espagnol!!! Il se tient debout seul durant 5 secondes, il essaie de parler en sortant sa petite langue, il dit maman en me regardant (avant il regardait partout en le disant).  Il est capable de descendre une petite glissade de parc avec un peu d'aide, il se tient sur une balançoire presque seul.  Nous travaillons bien fort pour qu'il puisse marcher avant Noël et je crois bien que c'est possible.


On s'amuse au parc, surtout papa, il adore!














Lorsqu'il pleut nous nous amusons dans les magasins!



Ou on gravit des montagnes dans l'appartement!

Notre nouvelle Pica!


Petite anecdote: À Bogotá, il y a plein de canaux permettant à l'eau de s'évacuer (très nécessaire dans cette ville où la pluie peut tomber à torrents).  Ma maman n'aime pas beaucoup les écureuils disant que ces petits animaux sont dans la famille des rats.  Nous la taquinons beaucoup avec cette haine de ces petits rongeurs (car ceux qui connaissent Agnès, elle aime vraiment toutes les espèces vivantes sur la terre).  Donc en marchant au-dessus d'un de ces canaux Mariposa me dit oh! maman regarde un écureuil et moi de lui répondre ah oui puis en regardant bien c'était un rat!!!   Finalement, ma mère avait raison les écureuils sont dans la même famille que les rats!!!  Nous avons bien rit de cette petite aventure, mais je tiens à préciser que les rats ne courent pas les rues, il était dans le fond du canal et c'était la première fois que nous voyions un tel rongeur!

Jeudi, nous avions une rencontre très importante à CRAN, pour nous informer du développement de notre dossier.  Lors de cette rencontre, le directeur des adoptions de l'ICBF (équivalent du DPJ au Québec) était présent.  Il est nouveau à ce poste et il émane de cet homme qui a poste si important une telle humanité et une telle force de caractère.  Nous sentions qu'il voulait que les choses bougent et sa seule présence à cette réunion nous le prouvait grandement.  Il nous a annoncé qu'il a réussi à demander au gouvernement qu'il débloque des fonds pour offrir un tribunal de décongestion pour les familles adoptantes dans le but que les dossiers se règlent au plus vite.  Cette mesure a été accordée donc nous attendons des nouvelles où en est notre dossier.  Ça été très positif et nous étions vraiment heureux.  Aujourd'hui 13 novembre, c'est la journée d'anniversaire de ma grand-maman Anida (décédée en 2009) j'étais d'ailleurs très fière d'être née une journée, une minute et quelques années plus tard qu'elle.  Je sais très bien qu'elle était présente lors de cette réunion.  Elle connaissait tous ces enfants, petits-enfants, arrières petits-enfants et même arrières arrières petits enfants, chacun avait droit à carte d'anniversaire personnalisée elle rêvait de vivre plus longtemps pour tous les connaître.  Donc malgré son absence, je sais qu'elle est toujours aussi présente pour nous et il n'est pas pour rien que cette nouvelle arrive aujourd'hui (la journée de son anniversaire).  Elle était toujours une oreille attentive et nous donnait des précieux conseils.  Le meilleur conseil qu'elle m'ait jamais donné est "malgré les situations qui nous arrivent dans la vie, nous avons la capacité de s'y habituer".  Chaque fois, où je vis une situation difficile je repense toujours à cette phrase et elle a entièrement raison.  Je vois la vie de façon très positive entre autres grâce à son enseignement.  Merci grand-maman Anida pour ton enseignement de la vie si précieux, merci pour ta présence passée et toujours aussi présente.  Merci de m'avoir enseigné que l'on doit garder la tête haute dans toutes les situations que l'on vit et de faire tout en son pouvoir pour en sortir grandi.  Merci d'avoir été présente aujourd'hui!